Je continue ma série d'interview et témoignages de métiers inspirants pour vous aider à cheminer dans votre propre reconversion professionnelle.
Voici l'interview d'Ylanaé, une trentenaire experte et motivée devenue coach capillaire.
Oui, coach capillaire ! Un métier dont vous n'avez sûrement jamais entendu parler... Et c'est normal car elle a crée le métier de ses rêves autour de sa passion des cheveux bouclés !
Elle nous raconte son parcours d'entrepreneuse, sans filtre !
Super inspirant !
🎙️Coucou Ylanaé, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Hello ! Je me présente, Ylanaé, j’ai 30 ans. Je vis à Lyon et je suis coiffeuse et coach capillaire spécialiste des cheveux ondulés, bouclés, frisés, afro. J’ai lancé mon activité en parallèle de mon emploi salarié en 2019, jusqu’à décider de m’y consacrer à 100% en 2021…et quitter mon job de chef de produit marketing.
🎙️Quel est ce métier-passion que vous exercez aujourd’hui : coach capillaire ?
Le métier de coach capillaire est un métier qui allie à la fois coaching en développement personnel et conseils capillaires. J’ai imaginé ce métier alors que je n’avais absolument aucune formation en coiffure…
A l’époque, nous sommes en 2019 et je donne beaucoup de conseils sur les réseaux sociaux et notamment sur Instagram, pour aider les femmes à assumer leurs cheveux bouclés. La communauté grandit mais je me rends compte que les conseils en posts, lives Instagram restent en surface et que les femmes ont besoin de plus. Plus d’accompagnement, plus de soutien, pour aller au dessus du complexe qu’elles trainent depuis plusieurs années. C’est à ce moment-là que j’en discute avec mon conjoint. Je lui dis qu’il faudrait aller plus loin.
De là, il me dit : tu n’as qu’à les coacher ! Faire du coaching capillaire.
Je lui ai répondu que ça n’existait pas, et que je ne savais pas comment devenir coach capillaire… et que du coup, je ne pouvais pas le faire. Pour qu’il me réponde ensuite :
“Et bien justement, fais-le !”
Et c’est là que tout a commencé.
🎙️Quel a été votre parcours avant de changer de métier ?
J’ai commencé à travailler en alternance après ma licence en marketing, en tant que chef de produit. Puis après mes études en Marketing, j’ai continué sur ma lancée. J’ai toujours eu beaucoup d’ambition et je me suis toujours donnée tous les moyens pour réussir. Alors j’ai rapidement eu un poste à responsabilité. A 26 ans, je manageais déjà ma propre équipe de projet.
Et j’adorais ça ! Le challenge, des gros objectifs, une équipe à manager… tout ça, c’est fait pour moi 🙂
🎙️Qu’est-ce qui vous a motivé à vous reconvertir ?
Petit à petit, ce métier que j’adorais tant… a commencé à me stresser, à m’angoisser. Le dimanche soir j’avais ce fameux blues du dimanche soir. Je rentrais parfois en pleurant suite à une réunion. Et j’avais de plus en plus la boule au ventre. Pour certains, c’est “normal”. Pour moi, ça relève surtout d’un grand problème de société d’accepter de “subir” son quotidien, subir son travail. Autour de moi, les burn-out s'enchaînaient.
Alors pour m’évader, le soir je travaillais sur ma passion, sur mon projet des cheveux bouclés. Pour moi, c’était comme une bouffée d’air frais.
"Pour moi, ça relève surtout d’un grand problème de société d’accepter de “subir” son quotidien, subir son travail."
🎙️Comment s’est fait le « déclic » pour devenir coach capillaire ?
Le jour où je suis allée voir ma RH qui m’a dit “faut pas vous en faire, les burn-out, c’est juste à la mode”, et que j’ai perdu une amie brutalement d’un cancer, je me suis dit qu’il était hors de question que je continue de vivre ma vie de cette façon, alors qu’elle pouvait s’arrêter du jour au lendemain.
Quelques semaines plus tard, je posais ma démission, pour aller vers un autre travail en start-up. Etonnamment à l’époque, je n’imaginais pas du tout vivre de mon activité.
Travailler dans une start-up allait être plus cool. J’allais avoir plus de temps. Je commençais à 9h30 pour finir à 17.
Mais j’avais perdu toutes mes responsabilités, et moi qui avais l’habitude de manager une équipe de 10 personnes à 26 ans, je me retrouvais à devoir faire valider mes fiches produits. Un gros retour en arrière. Je suis passée en mode ‘bore-out’. Mais c’était hors de question de rechercher un boulot. J’avais déjà changé il y a à peine 6 mois, je n’avais plus envie.
Et c’est là que j’ai aussi donné de plus en plus de place à mon projet annexe de coaching capillaire. En travaillant la moitié de la journée pour mon “vrai” travail, je dépassais mes objectifs. J’avais tellement été habituée à être dans un environnement sous pression, que j’étais devenue hyper productive.
Alors le reste du temps, je travaillais sur mon projet.
En réunion.
Sur les pauses de midi.
Avant de partir travailler et en rentrant le soir chez moi.
Finalement, la moitié de ma journée était dédiée à ce projet.
Puis le COVID est arrivé, et j’ai été mise au chômage partiel. J’ai d’abord été sous le choc “Comment ça, alors que j’excelle dans ce que je fais ?” puis ça a été la li-bé-ra-tion. Je me suis dit que ce n’était pas “normal” d’être aussi enthousiaste à l’idée de perdre son boulot. Alors je l’ai pris comme un signe qu’il était plus que temps de me lancer à 100% dans mon projet de coaching capillaire.
🎙️Financièrement, comment avez-vous vécu la période de transition en tant que telle ?
J’ai eu la chance d’avoir une rupture conventionnelle. J’ai pu avoir un beau chèque qui m’a permis d’investir en formation, en parallèle du chômage que j’ai perçu le temps que mon activité décolle, c’est-à-dire moins d’un an.
🎙️Avec le recul, qu’est-ce qui vous empêchait vraiment de vous reconvertir avant de vous lancer ?
Le fait que je ne croyais pas possible de vivre de son activité en ligne. Ou plutôt : de n’y avoir jamais trop songé.
Je n’ai aucun entrepreneur autour de moi, donc pas de “modèle”, alors je n’avais même pas imaginé l’option.
Le jour où j’ai décidé que je voulais faire de ma passion mon métier, j’ai tout mis en œuvre pour y arriver ! Je me suis fait accompagner par des coachs sur mon mindset pour dépasser mon syndrome de l’imposteur, pour réussir à assumer mon concept novateur, et aussi pour avoir toutes les clés marketing pour réussir à faire des lancements.
Pour aller plus loin, lisez ici mon article sur l'entrepreneuriat quand on est une personne introvertie 🙈.
🎙️A quelles difficultés avez-vous réussi à faire face ?
J’avais décidé de transformer mes coachings individuels qui me prenaient beaucoup de temps en coaching de groupe. J’ai donc organisé mon premier vrai lancement… et j’ai fait 0 ventes !
Pourtant, le programme était incroyable, il apportait des transformations réelles, et vraiment toutes les clientes étaient ravies. Je ne comprenais pas ce qui s’était passé.
Puis j’ai compris : il ne suffit pas d’avoir la meilleure expertise… il fallait aussi savoir vendre 🙂
Avec le recul, c’est le meilleur cadeau que j’ai pu avoir : c’est ce qui m’a permis d’analyser, de comprendre mieux la psychologie de l’acheteur, et d’ajuster mon offre… Pour qu’au lancement suivant, 6 semaines plus tard, j’accueillais 10 nouvelles clientes ! Depuis l’activité n’a cessé d’évoluer, et en 2023 nous avons accueilli 79 clientes pour le programme de coaching capillaire, qui accompagne les femmes à se libérer de la charge mentale qu’elles ont pour leurs cheveux bouclés, et 23 clientes pour le programme pour les femmes qui souhaitent devenir coach capillaire, pour un Chiffre d’affaires total de 299 000€.
🎙️Comment avez-vous dépassé le fameux syndrome de l’imposteur pour vous lancer ?
Mon conseil : FAIRE, FAIRE, et FAIRE encore !
On nourrit le syndrome de l’imposteur en ne faisant pas les actions. C’est indispensable de donner des preuves au cerveau qu’on peut réussir.
Deux choses que j’aime pour dépasser ça : j’ai tout un tableau de posts-its avec mes clientes. Encore aujourd’hui le regarder me montre que des centaines de clientes m’ont fait confiance !
Et aussi des posts-its avec des affirmations positives ou bien des accomplissements pour me rappeler de tout ce que j’ai réussi jusqu’à aujourd’hui 😊
Et se faire accompagner aussi pour travailler sur ces notions.
🎙️Quelles études, formations et/ou expériences avez-vous fait pour devenir coach capillaire ?
Etant donné que j’ai inventé mon métier, je me suis formée en autodidacte. La formation Devenir Coach Capillaire est la première.
J’ai beaucoup appris du coaching en développement personnel en suivant des formations de coachs.
Et sur la coiffure en lisant beaucoup de livres sur la science du cheveu. Et plus tard, en me formant en devenant coiffeuse, même si ce n’est pas nécessaire d’être coiffeuse pour être coach capillaire, puisque ce sont deux métiers distincts, bien que complémentaires.
Et côté marketing, je me suis servie de mon expérience de près de 10 ans, j’ai suivi des coachings, mentoring, j’ai fait partie de groupes d’entrepreneurs, suivi des formations, et j’ai lu, encore et encore, des livres sur la vente, sur le copywriting, sur les webinaires, etc.
Je pense qu’au total, mon investissement financier pour l’ensemble de ces ressources de ces 4 dernières années avoisine aujourd’hui les 70 000€.
🎙️Au bout de combien de temps, votre activité a réellement démarré pour pouvoir en vivre aujourd’hui ?
Quand j’ai lancé mon activité à 100%, nous étions début 2021. Mon premier vrai lancement a eu lieu en Juin, et en septembre, je faisais mes premiers 7000€ grâce à 10 clientes qui m’ont fait confiance.
🎙️Comment êtes-vous arrivé à vous faire connaître ? Les réseaux sociaux sont-ils un impératif selon vous pour lancer une activité ?
Il n’y a qu’à observer les habitudes de consommation de la clientèle cible. Si ma clientèle est sur les réseaux sociaux : oui absolument il faut y aller (et qui ne l’est pas aujourd’hui ?). Rien que pour choisir un restaurant, on va voir les avis sur TripAdvisor.
Il n’existe pas de réponses universelles, mais bien se poser la question : Qui est ma clientèle cible ? Qu’est-ce qu’elle a l’habitude de faire ? Quelle est sa journée type ? Dans quels endroits se rend-elle ? Est-ce qu’elle est sur Youtube, est-ce qu’elle lit des blogs, etc.
De mon côté, ma clientèle cible est sur Instagram, Youtube, elle lit des articles de blog. C’est donc sur ces canaux-là et surtout Instagram que je me suis lancée en priorité, et parce qu’aussi j’adorais ça bien sûr !
🎙️Pouvez-vous me décrire une journée ou semaine habituelle dans la peau d'une coach capillaire ?
J’ai récemment fait une vidéo Youtube où j’explique mon quotidien de coach capillaire !
Mais chaque jour ne se ressemble pas.
Je dirais que ma semaine est organisée selon les priorités en fonction des actions stratégiques, qui repose sur 5 piliers :
Me faire connaître via la création de contenu
Créer du lien via les discussions en message privé
Organiser des évènements de conversion comme les challenges ou les webinaires pour avoir de nouveaux clients
Améliorer l’expérience client au sein de mes programmes
M’occuper de la stratégie et du fonctionnement interne de mon entreprise
🎙️Quelles sont les compétences utiles ou qualités pour exercer le métier ?
Être passionnée, déterminée et persévérante pour faire vivre son projet ! C’est la clé de toute réussite selon moi.
Pas besoin d’être coiffeuse. Pas besoin de tout connaître sur le cheveu. Pas besoin d’être une pro de la vente. Tout ça, ça s’apprend.
Se lancer dans un nouveau métier que ce soit à son compte ou non est comme pour tout : c’est aussi la qualité de la formation (et sa mise en pratique) qui jouera un rôle dans la réussite.
Pour aller plus loin, lisez ici mon article qui vous explique comment choisir votre coach pour réussir votre reconversion professionnelle.
🎙️Est-ce que ce métier ouvre des débouchés ou le marché est-il déjà saturé ?
Je parle souvent de l’Océan Bleu et l’Océan Rouge. L’océan bleu correspond à un environnement où la concurrence est quasi inexistante, là où il y a beaucoup d'innovations.
Pour l’océan rouge, il faut imaginer une concurrence accrue, par les moyens de communication (beaucoup de publicités), ou par les prix par exemple.
Pour le coaching capillaire, nous sommes clairement dans un océan bleu. Le marché est en train d’être construit. Et je suis fière d’avoir ouvert le chemin pour aider d’autres femmes à me rejoindre dans cette aventure.
🎙️Quels précieux conseils donneriez-vous à quelqu’un qui veut exercer ce métier ?
Ne laisse pas ta peur te freiner : elle est juste un indicateur pour te montrer là où tu dois t’améliorer et ce sur quoi tu dois travailler.
Pose-toi cette question : si j’étais convaincue que ça allait fonctionner, qu’est-ce que je ferais ?
Entoure-toi de personnes qui l’ont déjà fait avant toi. On a tendance à se dire que “ça coûte” d’investir pour une formation, mais sans penser à ce que ça nous coûte de ne pas le faire.
Avant d’investir dans une formation, je me demande toujours ça : est-ce que ça va m’aider à réduire mes efforts, mes erreurs, et va me donner un raccourci pour atteindre mes objectifs ? Si oui, alors je le fais.
Prenons un exemple et imaginons que la formation qui m’intéresse est à 10 000€. Mais je sais que plus tard, elle va m’en rapporter 100 000€, ou m’aider à atteindre cet objectif là. Est-ce que ça m’a vraiment coûté ? Ou est-ce que c’est un investissement ?
Je conseille vraiment à toutes femmes d’investir sur elles-mêmes, pour leur activité. Tout le temps passé à travailler sans toucher de salaire convenable… finalement est de l’argent perdu. Alors si me faire accompagner m’aide à diminuer ce temps où je ne gagne pas ma vie, et prendre un raccourci… alors je signe !
Tu veux devenir coach capillaire ou le métier t’intéresse ? Tu peux venir m’en parler directement sur Instagram.
🎙️Est-ce que votre activité s'exerce sur un temps plein ou avec une activité annexe (en plus) ?
Tout est une question de priorité et de temps accordé. Je ne crois pas aux personnes qui me disent “je n’ai pas le temps”. Nous avons tous 24h. Mais où mets-tu tes priorités ?
Ensuite, plus j’aurai du temps pour l’activité, plus je pourrai la développer. Quand j’ai commencé, je cumulais mon CDI et mon activité. C’est tout à fait possible de combiner les deux, de faire un changement progressif, ou de rester en temps partiel si ça reste notre envie.
🎙️Quelles répercussions liées à l'exercice de votre nouveau job avez-vous constatées sur votre vie perso ?
Ça a clairement tout changé.
Une liberté de choisir d’où travailler, comment travailler. Aujourd’hui je décide de mes horaires, de mon emploi du temps, de mon cadre de travail. Je peux autant travailler de chez moi que du café du coin ou de la plage au Mexique. Je peux commencer à 10h et finir à 16h si je l’ai décidé. C’est cliché mais c’est exactement ce que je fais !
Avoir un métier qui fait du sens, où je me sens utile, et où je suis pleinement épanouie car je fais exactement ce que j’aime, comme je l’ai imaginé.
La possibilité d’être avec mes proches, de ne pas avoir de contraintes pour partir en vacances sans devoir supplier un.e boss pour avoir 4 jours, et organiser finalement ma vie comme je l’entends.
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Le parcours pour devenir coach capillaire à votre compte n'a maintenant plus de secret pour vous ! Le partage d'Ylanaé est super inspirant et j'espère qu'il vous a embarqué vous aussi 😉
Si vous sentez que le métier de coach capillaire vous appelle et si vous voulez en savoir plus, vous pouvez directement retrouver Ylanaé sur Instagram ou sur son site internet.
J'espère que ces partages d'expériences et de métiers vous intéresse ? N'hésitez pas à me mettre un petit commentaire tout en bas 👇 ou un petit coeur pour me motiver à continuer cette série d'interview 🧡
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