Pas mal de mes clients et lecteurs me remontent ce type de problématique :
“Je m’oublie.
Je fais toujours passer les autres avant moi.
Je n’arrive jamais à prendre du temps pour moi.
Je demande systématiquement l’avis des autres pour valider mes décisions.
Je me sens épuisée de tout ça….”
👉 Ca vous parle ?
Je prends différents angles pour répondre à cette question : mais pourquoi fait-on passer les besoins des autres avant les nôtres quitte à abîmer notre santé ?
Car oui, ça peut être chouette d’être bienveillant et altruiste avec les autres mais ça devient problématique quand on s’oublie là-dedans et qu’on se rend compte que ce comportement nous dessert à la longue. Comme si on se sacrifiait pour les autres. Presque inconsciemment.
Je n’ai pas la prétention d’avoir la liste exhaustive des raisons de ce type de comportement. Comme toute chose, il y a plein de causes qui entrent en jeu. Mais j’espère vous donner assez de matière pour vous faire votre opinion selon votre propre histoire 🧠🧡 Un article un peu plus étoffé que quelques conseils et astuces (qu’on ne met jamais en application de toute façon 😅).
D’ailleurs, vous avez vu que je parle de “comportement” car non, ce n’est pas un trait de personnalité ou votre caractère. C’est un comportement appris et donc une habitude que vous répétez.
Gros avantage : ça peut se modifier. Petit inconvénient : ça demande du travail 😉
1) Je fais passer les besoins des autres avant les miens car je ne connais pas mes limites
Avant d’attaquer, je voulais préciser que si le sujet vous touche, pas la peine de se blâmer. Ce n’est pas un comportement que l’on met consciemment en place. Et vous allez vite comprendre pourquoi 🧠
Si aujourd’hui vous faites très souvent passer les besoins des autres avant les vôtres et que ça vous pèse, il peut y avoir plusieurs raisons.
Et la première, c’est le fait de ne pas être au clair avec qui vous êtes. Et donc, forcément, difficile de venir poser des limites claires et établies. On vient se les faire "manger" par les autres.
Quand on ne prend pas le temps d’apprendre à se connaître, s’observer et se comprendre, c’est un peu comme si on vivait notre vie en mode “pilote automatique”. On fait les choses machinalement, sans se poser de question (c’est bien le souci 🙈).
Remettre de la conscience sur nos réactions & comportements, c’est le début du chemin.
Bien souvent, quand on se connait mal c’est qu’on n'a pas mis de mots sur ses valeurs et donc ce qui est important pour nous. On a du mal à capter nos émotions et comprendre ce qu’elles veulent nous dire et forcément on ne connait pas non plus nos besoins.
Quand on n’est pas au clair avec nous-même, on ne peut pas vraiment savoir ce qui appartient à l’autre et ce qui nous appartient.
👉 Est-ce que c’est ok pour moi de dire “oui” dans cette situation ?
👉 J’ai envie de refuser sa proposition mais en même temps, qu’est-ce qu’il va penser de moi ?
Quand on ne sait pas ce qui est à soi et ce qui est à l’autre (émotions, besoins, envies, valeurs…) c’est que nos limites ne sont pas claires.
Si ce n'est pas clair, je prends les besoins des autres pour les miens. Je ne connais pas les miens donc je ne m’en occupe pas.
Imaginez un pays qui ne connait pas ses frontières. 🗺️ Tout le monde pourrait passer. Rien ne serait maîtrisé. A qui appartient quoi ? Qui doit s’occuper de quoi ? Qu’est-ce qui est de notre responsabilité ? De la responsabilité de l’autre ? Qui décide ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui est ok ? Qu'est-ce qui ne l'est pas ?
Ca ne serait pas sécurisant (même si le sujet peut être débattu bien sûr, c'est juste une image). Si l’autre en face n’est pas envahissant, ça ira. Mais s’il a tendance à s’imposer et venir tester la solidité des frontières : je ne vous raconte pas le carnage 🤯
(en général, quand on ne sait pas poser ses limites, on se retrouve toujours avec des personnes en face qui le ressentent et qui viennent y taper dedans…vous voyez c’est bizarre car c’est toujours à cette personne-là qu’on vient demander de l’aide, des conseils, du temps, un service…je dis ça, je dis rien…🫣)
2) Je fais passer les besoins des autres avant les miens car je crois que je dois faire plaisir à l’autre (Driver Fais plaisir)
Une autre piste pour lire cette situation où on fait systématiquement passer les besoins des autres avant les nôtres peut être ces conditionnements qui inconsciemment nous poussent à agir. Je veux parler ici des Drivers (ou messages contraignants) issus de l’Analyse Transactionnelle.
Pour (essayer de 😅) faire simple, on a appris étant enfant à nous comporter d’une certaine façon pour être apprécié, aimé et validé par nos parents (ou toute autre figure d’autorité). Tout ça est inconscient bien sûr. Ca vient de notre éducation, de notre histoire familiale, de la société… Bref de l’environnement dans lequel on baigne. C’est une interprétation d’enfant.
Le problème, c’est que ce programme qui se répète sans cesse, sans aucune demande ou volonté de notre part, se joue et se rejoue à l’âge adulte (tant qu’on n’en prend pas conscience en tout cas ☝️). Vous savez, cette toute petite voix qui vous dit : “si tu ne fais pas ceci, tu es une mauvaise personne”.
Il existe 5 drivers :
Sois fort
Sois parfait
Dépêche-toi
Fais plaisir
Fais des efforts
Ici, celui qui nous intéresse particulièrement quand on fait passer les besoins des autres avant tout, vous l’aurez peut-être deviné, c’est le “Fais plaisir”.
On a appris enfant, que pour être validé, reconnu, apprécié, aimé…, il FAUT (important !) faire plaisir à l’autre. Cette injonction peut vous pousser à faire des choses pour vous sentir validé par l’autre mais sans que l’autre n’ait réellement demandé quelque chose ou même sans que vous n’en ayez réellement envie. On comprend donc bien comment on se retrouve à toujours faire passer les autres avant soi.
On a les 5 drivers qui agissent en fond sur nos comportements mais tout est une question d’équilibre. C’est quand un (ou plusieurs d’ailleurs) driver est en excès chez nous que ça peut devenir problématique.
Pour aller plus loin, lisez ici mon article où je vous propose 5 méthodes faciles pour trouver vos talents naturels.
3) Je fais passer les besoins des autres avant les miens car je crois que je dois aider l’autre (position de Sauveur)
Encore une injonction qu’on subit inconsciemment (et qui nous vient aussi de l’Analyse Transactionnelle). Ce sont les “Jeux Psychologiques”, des rôles qu’on joue dans nos relations notamment et qui nous empêchent d’agir comme on l’aimerait vraiment. Comme son nom l’indique c’est un “jeu”.
On jouerait donc tous les 3 rôles, en se positionnant donc sur un triangle inconscient, aux 3 pointes (le “triangle de Karpman” ou “triangle dramatique”). Pas de culpabilité donc, on est tous dedans. C’est humain.
Les 3 rôles sont :
la position Victime
la position Sauveur
la position Bourreau (ou Persécuteur)
Ceux qui ont tendance à faire passer les besoins des autres avant les leurs ont très souvent adopté la position du Sauveur. Comme une position de préférence. En gros, quand on est fatigué, stressé…on retombe souvent dans cette même position.
Même chose que pour les Drivers vu au-dessus, c’est inconscient. C’est un comportement appris durant l’enfance pour les mêmes raisons : être aimé et validé par ses parents (ou figures d’autorité) qu’on continue d’utiliser en étant adulte (et qui nous pourrit un peu la vie faut être honnête 😅).
🦸♀️ Le Sauveur a donc appris à “sauver” les autres : les aider coûte que coûte. Se sacrifier. Anticiper les besoins et les demandes. Faire tout pour que les autres soient bien. Faire beaucoup pour eux. Les materner. Les protéger. Faire à leur place. Prendre leurs responsabilités.
Dans mes coachings, je donne souvent l’exemple assez parlant de la maman qui fait encore les lessives, les gamelles de son enfant…de 25 ans, autonome, qui habite seul ! Il ne demande rien mais “oh ben le pauvre ça va l’aider”.
Je m’occupe de l’autre pour me sentir indispensable et reconnu. J’estime que l’autre a forcément besoin de moi et de mon aide. Si je donne, si je fais, j’attends de l’autre qu’il me remercie, me félicite, me rende en retour…
4) Je fais passer les besoins des autres avant les miens car j'ai une croyance très forte & négative, sur moi
Dernier point, qui peut aussi se jouer en fond quand on fait toujours passer les autres avant soi, c’est une (ou plusieurs) croyances fortes et négatives que l’on a sur soi.
Croyances limitantes (c’est comme ça qu’on les appelle en développement personnel) ou croyances irréalistes (et ça c’est le nom en psycho), on les trouve sous les 2 appellations.
Même chose que pour le reste : on a tous des croyances et c’est normal de "croire". C'est notre vision des choses, nos piliers. Le souci, c’est quand on n’en a pas conscience et que cette croyance impacte négativement nos pensées, nos émotions et nos comportements.
Quand on fait passer les autres avant soi, on peut retrouver comme croyances fortes (avec toutes les pensées négatives que cela peut entraîner) :
Je suis nul (nulle)…donc l’autre a plus d’importance que moi
Si je ne fais pas plaisir aux autres, ils me rejetteront/m’abandonneront
Je ne mérite pas
Les autres sont meilleurs que moi
Il faut aider les autres pour être une bonne personne
Je ne suis pas assez
…
Cette croyance tourne en boucle et teinte votre vision des choses, des situations, des personnes...
On peut vite comprendre pourquoi, par exemple, une personne qui se sent inférieure aux autres et pense "les autres sont meilleurs que moi", va se mettre au service des autres. Elle va apporter un max pour tenter de se sentir à la hauteur de cette façon. Encore un comportement qui se met en place inconsciemment.
5) Petit exercice de prise de conscience rapide, mais puissant 📝
Pour terminer tout ça, je voulais vous partager un petit exercice pour ne pas rester que dans la théorie. Si bien sûr vous avez besoin de creuser tout ça et que vous vous êtes reconnu dans les points précédents, on peut travailler ça ensemble pour vous aider à sortir de ces schémas répétitifs. Vous pouvez venir m’en parler et on verra ensemble comment je peux vous accompagner.
🧡 Il y a une question très importante à vous poser. Car si vous faites ça depuis X années et que vous n’êtes pas encore arrivé à changer, c’est qu’il y a forcément un avantage à continuer.
Oui, même si c’est douloureux pour vous de faire passer les besoins des autres avant les vôtres. Même si vous en avez marre de toujours agir comme ça. Il y a toujours une intention positive derrière un comportement.
Le problème, c’est (encore une fois, je rabâche mais c'est important 🤓) que c’est inconscient. Vous avez conscience que ça vous pourrit la vie mais vous n’avez pas conscience de : pourquoi vous continuez alors, si c’est négatif pour vous ?
Je vous invite donc fortement à aller creuser cette question et la laisser infuser :
🧠 Quel est le bénéfice caché à continuer de faire passer les besoins des autres en premier ?
En gros, qu’est-ce qu’il pourrait vous arriver si vous vous occupiez de vous en premier ? Ou si vous arrêtiez de vous occuper des autres ?
Pour vous aiguiller, en général, on peut retrouver comme bénéfices à rester dans ce schéma :
le fort besoin de reconnaissance
le fort besoin de se sentir indispensable
la peur de s’occuper de soi
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6) Mais, il y a aussi des causes externes
Il me semblait aussi important pour terminer sur le sujet de l’ouvrir un peu.
En plus, au-delà de l’aspect individuel, il faut aussi prendre en compte cette problématique dans son ensemble. Je me suis demandée pourquoi il y a beaucoup de personnes qui font passer les besoins des autres avant les leurs et qui en souffrent (consciemment ou pas d’ailleurs).
(je vais essayer de faire court car l’article est déjà assez dense 🙈)
J’ai relevé plusieurs raisons qui pourraient expliquer cela :
On est des animaux sociaux
Et oui, l’être humain ne peut vivre seul. On n’est pas programmés pour. On a besoin des autres pour vivre et survivre et cela depuis la Préhistoire où on chassait le mammouth en tribu. Et d’ailleurs si on était rejeté pour une raison ou une autre, les chances de survie étaient (quasi) nulles.
Cet “héritage” de nos ancêtres (ok ancêtres éloignés, mais ancêtres quand même 😅) explique d’ailleurs de nombreuses peurs que l’on rencontre, notamment la peur de parler en public. Quoi de plus angoissant qu’oser prendre la parole et affirmer quelque chose devant un groupe avec le risque de ne pas être aimé et apprécié, voire d’être rejeté.
On est donc des animaux sociaux dictés par le besoin de survie mais aussi le besoin d’attachement et de liens.
Alors forcément, si je fais passer les besoins des autres avant les miens, ça me rassure plutôt pas mal pour mon avenir 😉
Faire passer les besoins des autres avant les siens, l’altruisme est “bien vu”
En France, beaucoup de nos principes et valeurs sont régis par la religion. On en a gardé des expressions (”je ne vais pas lui jeter la pierre”), des croyances, des habitudes (on ne travaille pas (enfin pas tous…) le dimanche)…
Et dans la religion, il est demandé d’aimer notre prochain.
L’égoïsme n’est pas “bien vu”. Est-ce que c'est bien ou mal ? Chacun va avoir sa propre vision. Même si on va de plus en plus vers une société individualiste.
Alors suis-je une bonne personne si je m’occupe de moi avant les autres ?
Vaste sujet de philo 😁
Loyauté ou pression (sociétale, familiale, économique…)
Peu importe le système dont on parle, on peut ressentir aussi une sorte de loyauté invisible qui consisterait à prendre soin, aider l’autre, sinon on n'aurait pas sa place dans ce système (au travail, dans sa famille, dans la société…) ?
On peut être sujet à une sorte de pression. De manière grossière, l’autre qui nous dirait : Comment je fais moi, si tu ne m’aides pas ?
Même si ce n’est pas dit comme ça (et d’ailleurs même si des fois, ce n’est pas dit du tout), l’idée est là. Invisible mais forte. Comme un poids, on se sent obligé. Et la relation n'est plus équilibrée ⚖️
Et ça peut être des phrases dites (chantage, menace...). L’exemple d’un patron qui vous mettrait la pression pour faire plus d’heures car “vous comprenez, c’est la crise et il faut rattraper le chiffre d’affaires en déclin”.
L’exemple d’un parent qui vous rappelle de manière appuyée “tout ce qu’il a fait pour vous”.
Du coup, vous le voyez aussi, il y a une partie des causes qui pourraient être expliquées par l’extérieur et qu’on subirait en quelque sorte, comme un héritage inconscient aussi. Ca évite de tout porter sur nos épaules en se disant “mais pourquoi je n’arrive pas à sortir de ça alors que j’y travaille ?” (coucou la culpabilité).
Mais on peut aussi le voir d’un point de vue individuel pour se responsabiliser et faire bouger les choses par l’intérieur finalement 😉
*****
Maintenant que vous avez ramené à la conscience ce qui se joue à un niveau plus inconscient (c’est la 1ère étape du travail 🧠🧡), vous allez pouvoir le travailler pour enfin reprendre les commandes sur vos comportements et ne plus vous laisser happer par vos anciens automatismes.
On peut travailler ça ensemble si vous voulez vous remettre au centre de votre vie. Si ça vous intéresse, venez me partager votre problématique par message pour vérifier si un accompagnement personnalisé pourrait vous y aider.
Dans quel point évoqué vous vous êtes particulièrement reconnu ?
🗺️ Limites pas claires ?
🎁 Fais plaisir ?
🦸♀️ Sauveur ?
👓 Forte croyance négative sur soi ?
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